Le jour se lève. Les premiers rayons de soleils apparaissent, venant illuminer les îles et les arènes de l'Hormonde. Certains coachs sont déjà prêts, avides de combats et de gloire.
Je m'en vais rejoindre mes gladiateurs eux aussi sont prêts. Tout comme moi ils n'ont pas dormi de la nuit, l'esprit torturé. Ils souhaitent que je change d'avis mais je ne peux pas. Cette décision m’alourdit le cœur mais je ne peux rester et ils me suivront ou que j'aille jusque dans la mort.
Ce matin je dois livrer mon combat de départ. C'est une vielle tradition du clan. Chaque membre souhaitant partir doit livrer un affrontement contre notre chef afin de pouvoir partir. Si le chef de clan venait à remporter cet affrontement, lui seul déciderait du sort du renégat.
Je pars à contrecœur mais je suis obligé de partir. J'avais besoin de progresser rapidement et la seule influence qui pouvait m'aider était la force puisée d'une île de clan. La démarche n'a pas été difficile et mon niveau me l'a permis aisément. Mais au final, j'ai plus gagné que je ne l’espérait. Des amis, de la reconnaissance, de la confiance. Je conseillait même notre chef afin de rendre ce clan plus puissant et d'augmenter son potentiel. Jusqu'au jour où je l'ai dépassé. Tous ces éléments ont eu raison de moi et m'ont fait devenir le plus puissant du clan.
Malgré tous ces bon moments passés je ne doit pas oublier mon objectif c'est pourquoi j'ai défié mon chef. Ce combat ne m'enchante pas mais le devoir m'y oblige.
Je me rend sur l'île de clan, pour la dernière fois, ils sont tous là, tous prêts, coachs ainsi que leurs gladiateurs, anciens coéquipiers qui resteront éternellement dans ma mémoire. Je n'avait jamais affronté leur regard ensemble. Le silence était total. Je les avait déçu, je le savais.
Tout à coup notre chef me lança un regard vif et tous ensemble, coachs et gladiateurs levèrent leur brassard et manche gauche et je pu apercevoir mes initiales, deux « W » gravés dans leur avant bras gauche. Sur certains quelques gouttelettes de sang glissent encore des entailles. Cette cérémonie étrange me fit prendre conscience de l'importance que j'avais à leurs yeux mais je ne reviendrait pas sur ma décision. J'ai fait mon choix.
Et maintenant on attend. On attend 6 heures. Étant l'un des clans représentatifs des 24 démons des heures, démone VI assistera à notre affrontement. Les gladiateurs de mon chef et les miens attendent. Ils se jaugent. Espérant remarquer la moindre faille dans l'équipement de leurs adversaires. Les miens sont sereins et posés. Les siens angoissés et anxieux. Mon chef sait qu'ils sont moins puissants que les miens et ses gladiateurs le savent aussi. Le silence devient pénible. Il ne me demande aucune explication. Il sait. Il a abandonné tout espoir de me garder dans le clan. L'issue est déjà écrite, même Xélor ne pourrait rien changer.
VI arrive enfin. Coachs et gladiateurs se mettent enfin a bouger, immobiles depuis un bon moment.
VI nous appelle. Elle annonce un petit sourire presque discret mais tout à fait perceptible. Ce combat semble déjà la ravir. C'est bien la seule. Ils s'en fichent les démons. Leur seul intérêt est de voir les coachs se débattre de la mort en imposant leurs techniques à travers leurs combattants et de recommencer encore et encore jusqu'à ce que la défaite vienne irrémédiablement les atteindre ou de se prendre la tête entre eux. Le reste ils s'en moquent.
Le moment fatidique est donc enfin arrivé. VI nous porte violemment aux portes de l'arène. Elle a choisi. L'arène croix d'Asse. Moi ça me va. Tout me va.
Chacun de notre coté nous briefons pour la dernière fois nos gladiateurs avant de les lancer dans un carnage sanguinaire puis nous remontons à la la place du coach.
C'est alors que le combat commence, un duel acharné dont nous connaissons tous l'issue. Tous les combattants y mettent une force et une volonté inégalable.
Attirés par les cris et les coups, de plus en plus de coachs viennent regarder cet affrontement fratricide. Eux non plus ne savent pas. Pour eux c'est du beau spectacle mais ils ne savent pas quels sont les enjeux.
Et le combat se poursuit, le déploiement des techniques se met en place et les opposants prennent le terrain.
Et le combat se poursuit, je sang gicle des entailles, les épuisés et les victimes d'explosions tombent.
Et ça ne va pas, mon adversaire prend le dessus. Il a déjà vaincu deux de mes combattants. Moi encore aucun. Certains endommagés mais pas tués. Mais bon, j'ai une bonne série de combos dans mon sac et mes combattants appliquent cette stratégie à merveille.
C'est mon idole Scorpio qui me l'a apprise. Il était fort Scorpio, très fort, à son époque. Maintenant il est vieux. Moi je suis encore jeune. Je me souviens quand j'étais encore plus jeune, admiré par son talent de coach et bouleversé de sa disparition.
Depuis il est revenu, seulement en tant que spectateur. Il est vieux, c'est plus de son âge. Et il parle tout le temps. C'est ça un vieux, ça parle tout le temps . Mais c'est agréable. Ils ont tellement vécu. Il ont tellement de chose à nous raconter, tellement de tours à nous apprendre. Et il m'en a appris des tours ! Des tours que je n'hésite pas à ressortir à tout moment comme dans ce genre de situations qui me permet de reprendre le dessus sur mon chef de clan.
Il était fier de me mener. Maintenant il panique. C'est à peine perceptible mais aucun détail ne m'échappe. C'est une faculté d'analyse que les meilleurs coachs ne peuvent se permettre d'oublier.
Et le combat se poursuit, en mon avantage. C'est plaisant de mener un jeu, de sentir son adversaire fléchir sous les coups de sa stratégie. Même dans ces conditions.
Et je me dirige de plus en plus vers la victoire grâce à la pelle fantomatique de mon enutrofette, de l'attaque nuageuse de mon féca et de la pression de mon iop. Jusqu'à ce que l'issue de ce combat ne soit plus qu'une question de minutes.
La victoire m'est quasiment acquise. Il me reste toujours mes trois gladiateurs et lui, son dernier combattant.
Je sens sa rage dans ses ordres il le savait depuis le début, nous le savions depuis le début. Mes anciens camarades me fixent, les autres spectateurs rigolent, crient, s'amusent. Il n'y a rien de drôle. Mais même VI s'amuse. Dans quelques instants je briserais cette allégeance que j'ai pour elle.
Être au service du Démon III, ça me ferait bien plaisir. J'aime bien III, j'aime bien aussi ses tournois d'ailleurs. Mais surtout c'est lui qui m'a lancé sur la voie du coach que je suis. Lui et pas Baan ou ces gostofs. Il avait le temps avant, maintenant il est débordé, il le sont tous, l'Hormonde a vraiment changé. Il m'a appris un sacré paquet de techniques avec ses défis. Je le recroise de temps en temps à Maknala il a souvent un ou deux défis à me proposer.
Toutes ces personnes, Scorpio, démon III, démon I qui ont contribué à mon ascendance et qui ont fait naître mon rêve. Je deviendrais le plus grand et le plus célèbre des coachs de l'Hormonde de Strubia jusqu'à l’île de Onskaï. Et je doit me diriger toujours plus haut qu'importe le prix à payer, et celui-là est cher, très cher.
Mon féca et mon énutrofette se retirent, mon iop peut gérer seul son dernier combattant à l'aide de ses bonds il le colle bientôt et commence à le taillader de toutes parts. Il est fini. C'est sa dernière action. Un profond désespoir envahi mon chef qui descend dans l'arène. Intrigué, je fais de même, démone VI ne semble pas s'y opposer. Mon iop neutralise son dernier combattant, quelques mètres devant mon adversaire. Je dois donner mon dernier ordre. Celui qui clôturera ce défi. Il doit avoir un impact conséquent sur la suite des événements, mon ancien chef doit pouvoir me haïr, il doit abandonner tout espoir de me voir rester. Je donne donc l'ordre de tuer son combattant. Mon iop me regarde intrigué mais il ne lui faut pas plus d'un hochement de tête pour comprendre le but de cette action.
Et alors que ce dernier se jette sur son adversaire afin de lui asséner le coup de grâce, mon adversaire se rue précipitamment pour protéger son combattant et subit la pression de plein fouet. Il tombe par terre immobile, totalement immobile.
Et s'il n'avait pas cette flaque de sang sous son corps, on pourrait croire qu'il dort, paisiblement, ce n'est pas le cas. Il souffre, terriblement. Je peux le sauver encore, nous, coachs ne sommes pas faits pour endurer des attaques de gladiateurs. Je peux le sauver, mais je ne veux pas. Si je veux assouvir mon but, je ne dois pas le faire. Je quitte donc cette arène sans scrupule, sans lever mes mains en formant mon « w » de la double-victoire et de mes initiales comme je le fais habituellement. Rien, je pars. Les spectateurs ont arrêté de crier. Ils ne comprennent plus, démone VI également, ma réaction ne doit pas être courante dans leur milieu.
Je pars. Il survivra peut-être, peut-être pas. Ce n'est plus mon problème. Je pars vers ma nouvelle cible, vers le prochain point qui me fera accéder au panthéon des coachs.
Alors la victoire à ce prix là... C'est... lourd...
White-weapon
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Sujet: Mon premier départ... 
Mar 19 Juin - 16:42
(Ouai pour l'instant on est 2 dans le club)
